Le Pire n'est jamais certain

Le Pire n'est jamais certain
10 mai-04 juil. 2010

Metz. Galerie ESAMM Metz

 

Scénarios cataclysmiques du dérèglement climatique, épuisement des ressources naturelles, menace nucléaire, pandémies, nocivité des ondes électromagnétiques, OGM, crise financière mondiale... Nos vies sont désormais hantées par le syndrome du risque majeur, relayé par les médias et les débats d'experts. 

L'homme est au centre de ces perturbations, les subit, mais en est souvent la cause. S'il prend peu à peu conscience de l'état de notre monde, est-il encore en capacité d'agir avec discernement? 

Comme tout un chacun, l'artiste est embarqué, mais plus que d'autres, il cherche et vise à travers ses œuvres autre chose que l'art. Quelles sont les nouvelles formes de l'engagement? 

Que peut un artiste dans cet âge de la peur? Une exposition et un colloque s'inscrivant dans le contexte de l'ouverture du Centre Pompidou-Metz ont l'ambition de mettre en présence des philosophes, des artistes et des scientifiques, tous fortement impliqués dans ces prospectives et tous concernés par nos capacités créatrices à l'épreuve des risques majeurs.

L'exposition invite à une déambulation et à une réflexion autour de la perception des risques majeurs. Trois positions sont ainsi abordées sur les quatre sites.

Dans la galerie de l'Esplanade, l'artiste, tel le sismographe qui enregistre les tremblements contemporains, s'immerge dans le risque et ses processus, jouant de la distanciation critique que lui offrent ses propres moyens plastiques. 

Mais l'artiste suscite et engage aussi des actions que l'on peut qualifier de « restreintes » où les frottements entre l'art et la science peuvent réordonner le monde en stimulant les concepts d'évolution, d'adaptabilité et de progrès (Église Saint-Pierre-aux-Nonnains et Chapelle des Templiers). 

Enfin, si l'étymologie du mot catastrophe fait état d'un renversement, n'y a-t-il pas à tirer profit d'une attraction plus que d'une répulsion, le risque se métamorphosant en métaphysique poétique? 

Paradoxalement, la galerie de l'Arsenal se présente comme l'espace d'une World Company, gagnée par le désir grandissant de quiétude et d'étonnement. Une trentaine d'artistes, confirmés ou émergents, ayant répondu à un appel à projets lancé en juillet 2009, produisent des expériences tout autant que des œuvres qui s'adressent à la responsabilité du « regardeur ». 

Ils nous offrent une alternative à une vision du risque à consommer et exposent un vécu, entre concentré scientifique et pouvoir de transformation de l'art. 

Fanny Adler, Art Orienté Objet, Sandra Aubry, Sébastien Bourg, Cathy Cat-Rastler, Jiri Cernicky, John Cornu, Alain Declercq, Morgane Demoreuille, Jean-Jacques Dumont, Jean-Paul Fargier, Philippe Sollers, Bernard Faucon, Peter Fischli, David Weiss, Vanessa Gandar, François Génot, Christianne Geoffroy, Christian Globensky, Tom May, David Guez, Olga Kisseleva, Amandine Le Marec, Guillaume Le Moine, Gianni Motti, Frédéric Pohl, Eric Poitevin, Elodie Pong, David Renaud, Evariste Richer, Benjamin Sabatier, Marc Scozzai, Saskia Raux, Jeanne Suspuglas, Yann Toma, Alain Bonneville, Eric Watier.